Conçue dans la perspective du colloque international éponyme organisé par Nathalie Peyrebonne (Sorbonne nouvelle, LECEMO), Alexandre Tarrête (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Centre V.L. Saulnier / CELLF) et Marie-Claire Thomine (Université Lille 3, ALITHILA), cette exposition a été l’occasion de présenter 28 ouvrages de la réserve de la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, témoignant de la vivacité de ce thème littéraire, dans le sillage de l’ouvrage d’Antonio de Guevara : Le mespris de la cour et l’éloge de la vie rustique (1539). Une visite de l’exposition par les participants au colloque a été organisée le 24 mars 2017.
Conçue dans la perspective du colloque international éponyme organisé par Nathalie Peyrebonne (Sorbonne nouvelle, LECEMO), Alexandre Tarrête (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Centre V.L. Saulnier / CELLF) et Marie-Claire Thomine (Université Lille 3
Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne
La publication de l’ouvrage d’Antonio de Guevara, "Le mespris de la cour et l’éloge de la vie rustique" (Libro LLamado Menosprecio de corte y alabanza de aldea, 1539) puis sa traduction en France (par Antoine Alaigre, en 1542) a cristallisé un thème déjà très vivant dans la littérature antique puis médiévale, celui de la satire du milieu urbain et plus spécifiquement des sphères du pouvoir et de la cour, conjuguée à l’éloge d’une vie simple, « médiocre » et rustique. Ce débat traverse toute l’Europe de la Renaissance, comme en témoigne le succès de l’ouvrage de Guevara, qui connaît de nombreuses éditions et traductions.
Confrontés à l’émergence de la société de cour, telle que Norbert Élias l’a analysée, les écrivains européens des XVIe et XVIIe siècles hésitent entre fascination et dénonciation. La poésie, les narrations, le théâtre dépeignent à la fois les attraits et les dangers de la vie curiale. Face aux traités qui enseignent comment réussir dans le monde, de Castiglione à Gracian, fleurit une littérature du refus ou de la satire, qui vilipende les valeurs de la cour et fait l’éloge de la retraite ou appelle à la révolte. Bien des œuvres – à commencer par celle de Guevara, auteur tout à la fois du Réveille-matin du courtisan et du Mépris de la Cour, deux volets successifs et complémentaires d’une réflexion sur la vie à la cour - sont traversées par ces deux postulations contradictoires, hésitant entre la recherche d’une morale adaptée aux contraintes sociales et la tentation de la fuite loin des cours corrompues et corruptrices.
Les ouvrages ici présentés illustrent ces débats (pour et contre la cour) dans leur circulation européenne : Allemagne, et surtout Espagne, France, Italie, les trois aires géographiques sur lesquelles le colloque a choisi de se concentrer.
Télécharger le programme du colloque