L’installation s’étend sur le mur, la baie-vitrée et le sol jusqu’à entrer en interaction avec le spectateur, qui traverse le passage devenu multidimensionnel. L’artiste reproduit un dessin automatique et instantané qui grâce aux formes courbées et arrondies, permet la fluidité d’un geste spontané en plein processus créatif.

Le Ghirigori en italien, Doodling en anglais, fait référence aux croquis ou gribouillages exécutés de manière inconsciente lorsque notre esprit est occupé à travailler sur un thème précis. Il a des effets thérapeutiques quant à la réduction du stress et l’amélioration de la mémoire. La bibliothèque en tant que lieu d’apprentissage sollicite parfois beaucoup d’énergie, alors en orientant le public vers cet espace différent, Augustine Gaugry propose à l’esprit un temps de repos, s’éloignant momentanément de la concentration et des intenses réflexions, pour ensuite repartir avec des idées nouvelles.

"Avec cette fresque in situ, je souhaite induire au spectateur à suivre son chemin jusqu’à l’objet de réflexion, où le dessin y trouve son achèvement avec la lumière. En effet, j’expose une relation spatio-temporelle, car la nuit arrivée, dû au papier réfléchissant de la baie-vitrée, le Ghirigori dans la bibliothèque témoigne d’un dédoublement de l’espace intérieur. Alors que pendant la journée, avec la lumière naturelle, la transparence des baies vitrées permet une subtile projection extramuros sur l’ ancienne architecture de la bibliothèque.

J’aimerais bien que le spectateur, devenu protagoniste, puisse prendre conscience de l’existence d’une dimension parallèle, où l’univers de l’invisible peut ouvrir ses portes sur une "nouvelle" réalité…

Et dans laquelle vous vous retrouverez face à vous-même..."