Locaux

Quand l'atelier de restauration fait peau neuve...

La photographie est éloquente : voici tout ce qui reste des anciens locaux de l'atelier de restauration. Son personnel les a quittés sans nostalgie pour élire domicile dans la seule partie de la bibliothèque épargnée par les travaux de mise en sécurité. La nouvelle installation a été l’occasion d’un réaménagement complet, attentif aux possibilités d´améliorer les conditions de travail des restaurateurs comme à celles de perfectionner les moyens techniques mis à leur disposition.

Doté d’une belle hauteur sous plafond, l'atelier a gagné en superficie, en volume et en luminosité. Le renouvellement d’une partie importante de son mobilier, offrant des surfaces de travail accrues, le remplacement systématique des matériels nécessitant une réadaptation aux normes de sécurité, l’acquisition d’équipements complémentaires (hotte aspirante permettant d'assurer une meilleure protection des restaurateurs lors de certains travaux, système de filtrage de l'eau améliorant la qualité des traitements aqueux, luminaires assurant une qualité d'éclairage optimale, presse de grandes dimensions) comptent parmi les principaux investissements réalisés.

Etau, cisaille, cousoirs, marteaux à endosser, ais de bois et pierres à parer, japons, vergés, papiers marbrés ou à la colle, petits peignes, cailloutés, tourniquets ou œil-de-chat, veaux, chagrins, toiles et parchemins, fils de soie, ficelles à grecquer, bâtonnets à tranchefiler, cires, colles, aquarelles et terre de Sommières, pinceaux, plioirs, brosses à encoller, ont à l’issue de l’opération retrouvé leur place dans ce nouvel environnement où les restaurateurs, personnels spécialisés de la filière des métiers d'art, poursuivent leurs patients travaux sur les collections patrimoniales de la bibliothèque.

Jules Michelet et Jean Jaurès, illustres barbistes…

Avant d’ouvrir les salles de lecture de la bibliothèque de la Sorbonne dans l’ancien collège Sainte-Barbe s’est posée la question de leur dénomination. Il y a, certes, leurs appellations actuelles – rez-de-chaussée bas et rez-de-chaussée haut – mais elles évoquent étrangement une autre grande bibliothèque parisienne et ne sont pas très parlantes.

A partir de là, un faisceau de possibilité s’ouvrait : Reprendre les fonctions de ces salles dans l’ancien collège (réfectoire, salle de dessin) ? S’inspirer de la décoration ou des décorateurs du bâtiment ? Utiliser le nom d’illustres personnalités ? Finalement l’option retenue a été la suivante : choisir le nom d’anciens barbistes, élèves ou enseignants, ayant également des liens avec la bibliothèque de la Sorbonne, notamment par leur discipline d’étude  : histoire, philosophie, littérature… Dans cette perspective, ce sont Jules Michelet (pour le rez-de-chaussée haut) et Jean Jaurès (pour le rez-de-chaussée bas) qui ont été retenus.

Jules Michelet, célèbre historien, a en effet enseigné l’histoire moderne au collège Sainte-Barbe de 1821 à 1827. Les cours qu’il y dispensa furent publiés, en 1829, sous forme d’un Précis d’histoire moderne. Il enseigna ensuite l’histoire à la Sorbonne avant d’obtenir une chaire au collège de France.

Jean Jaurès a, quant à lui, fait sa préparation au concours de l’Ecole Normale à Sainte-Barbe, de 1876 à 1878. Amateur de photographie, il a profité de son passage pour réaliser quelques clichés des locaux de l’époque, ainsi l’image que nous publions en illustration de ce billet (l’ancien réfectoire – actuelle salle Jean Jaurès). Agrégé et enseignant, il soutient en 1892 deux thèses à la Sorbonne et devient ainsi docteur en philosophie.

 

Les salles de lecture de la bibliothèque de la Sorbonne à Sainte-Barbe

La bibliothèque de la Sorbonne s’installe dans les locaux de l’ancien collège Sainte-Barbe. Futurs lecteurs, vous aurez l’occasion de découvrir un bâtiment remarquable. Construit à la fin du XIXe siècle par Ernest Lheureux pour abriter les classes préparatoires, il a été classé monument historique et réhabilité, entre 2005 et 2007, par l’architecte Antoine Stinco.

La première salle, en rez-de-chaussée bas, offre 118 places – dont 16 permettant l’accès au catalogue et aux ressources électroniques. Elle est installée dans l'ancien réfectoire, comme en témoignent les tables en marbre, qui a été entièrement restauré et transformé en salle de lecture. Elle est particulièrement lumineuse et colorée, grâce aux mosaïques de fleurs et d'oiseaux réalisées par Gian Domenico Facchina, artiste également connu pour avoir participé à la décoration de l'opéra Garnier. 

La seconde salle, en rez-de-chaussée haut, comporte 200 places, dont 12 sont équipées de postes informatiques. Elle conserve un témoignage du patrimoine architectural de la fin du XIXe siècle : une salle de dessin, dotée d’une verrière à l’architecture métallique et ornée de bas reliefs réalisés par Charles Gauthier.

N’hésitez pas, lors de vos futures visites, à lever les yeux !

D’ici là, retrouvez sur notre page Facebook, un album consacré à ces deux salles de lecture : http://www.facebook.com/album.php?aid=171004&id=302275795753

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